Blottie au creux de son douillet couffin entièrement constitué de feuilles, Amélia gazouillait tout en attrapant ses petits pieds roses. Voilà presque sept mois que cette petite créature, fruit de l'amour entre Lylia et Amaury, le couple royal de leur communauté, avait vu le jour. A cette époque, toutes les fées pouvaient encore vivre dans la forêt retirée de Mystic Falls où le contact avec les humains était considéré comme impensable.
Amélia grandissait alors au sein de ce domaine chaleureux où le parfum des fleurs l'enivrait, ou les doux rayons de soleil l'enchantaient et où les rires joyeux la transportaient. Chaque jours, Lylia et Amaury se faisaient un bonheur de balader leur bébé afin de lui faire découvrir leur monde enchanté. Lorsqu'elle était enfant, la petite fée passait ses journées à jouer avec les autres jeunes. Ils bondissaient dans les hautes herbes, rampaient sous les racines surélevées des arbres majestueux et découvraient peu à peu leur pouvoir de méditation.
A l'adolescence, Amélia se différenciait de ses amies. Non seulement parce qu'elle était la fille du roi et de la reine, mais également pour sa beauté incontestable. Elle avait un joli teint hâlé qui s'accordait avec grâce à ses grands yeux turquoises ainsi qu'à sa blondeur de blé. Cela attirait de nombreux garçons mais également la jalousie de quelques filles, mais celle si finissait toujours par s'estomper grâce à bonté de la jolie enchanteresse.
Sa vie au sein de ses compagnons se déroulait de la plus parfaite manière. Amélia était recouverte de tout l'amour de ses tendres parents, elle était entourée de nombreux amis emplis de bonnes attentions et vivait dans la plus agréable des forêts. Malheureusement, lors d'un dîner alors qu'elle avait vingt-deux ans, Amélia fut scandalisée lorsque son père lui annonça d'un ton grave que leur vie allait être entièrement chamboulée. En effet, ses éclaireurs l'avaient informé, dans le plus grand secret, que la source de pouvoir de Mystic fall's était convoitée par de nombreux êtres maléfiques qui tuaient sans compter pour s'en emparer. Amélia fondit en larmes sans parvenir à s'arrêter; elle avait comprit que tout était fini.
Dès l'aube, alors que la rosée était encore fraiche, la famille royale fit sonner les clairons de bois afin de regrouper toutes les fées de la forêt. Amaury s'avança et déclara de sa voix grave :
Mes chers frères, j'ai une regrettable nouvelle à vous annoncer. Dès midi, nous quitterons notre forêt pour s'installer en ville.
Les fées se regardaient perplexes, sourcils froncés. Un jeune homme lança :
Tu veux dire.. avec les humains?
C'est exactement cela!
Un effroi mélangé à de l'étonnement parcourra l'assemblée. Nul n'avait jamais mis les pieds dans cette cité où le bruit, les machines, les odeurs ainsi que les constructions étaient insupportables. Depuis des générations et des générations, ce groupe féerique avait habité cette forêt où ils s'étaient construit des foyers faits de bois, des vêtements faits de feuillages et où la simplicité et bonheur étaient mots d'ordres. Mais tout était fini. Leur race existait afin de protéger la magie, et c'était donc de leur devoir de sacrifier leur plaisir pour la sauvegarde de ce pouvoir.
Le soir même, c'était des dizaines de familles qui quittaient leur habitation, leur territoire, leur forêt et entamaient une longue marche vers la ville. Lorsqu'elles l'atteignirent, la discrétion était une question de survie. Nul humain ou autre créature ne devait les repérer. Les fées se séparaient afin de former de petits groupes constitué d'une famille et de pouvoir se déplacer plus facilement. Elles durent en premier temps trouver des vêtements, puis un lieu où habiter ainsi que de quoi se nourrir. Malheureusement, ce soir là, les êtres maléfiques rôdaient dans les rues et ils repérèrent Amélia et ses parents. Ils étaient huit et n'hésitèrent pas à attaquer cette famille déjà épuisée par la marche et les évènements. Mais la jeune fée puisa dans ce qu'il lui restait d'énergie pour s'enfuir tout en pleurant lorsqu'elle vit ses parents se faire tuer froidement sous ses yeux. Elle avait senti son cœur se briser en mille morceaux et revivait chaque moment passé avec eux. Elle courait. Courait. Sans savoir où elle allait. Exténuée à n'en plus pouvoir, elle n'eut pas d'autre choix que de passer la nuit dans une benne à ordure qu'elle dut partager avec une souris.
Le lendemain matin, lorsqu'elle fut réveillée par les violents bruits de voiture, Amélia se nettoya rapidement avant d'enfiler les vêtements qu'elle avait trouvé la veille. Elle évita soigneusement de penser à ses parents et se mis en route pour retrouver l'un des siens. Désormais, elle serait toujours seule même lorsqu'elle serait entourée, mais elle n'avait pas le droit de se plaindre. Elle devait luter, vaincre et tuer pour protéger la source, ce qu'elle faisait à merveille!